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l'épopée de l'Andalousie

27 novembre 2015

les Nasrides

je suis entrain d'étoffer mon bouquin sur Grenade, j'aborde "l'espagne musulmane du temps des nasrides" et je me rends compte de la difficulté de l'entreprise car ces malheureux rois sont entourés de personnages qui souhaitent prendre leur trône ou les assassiner. et puis, ils ont tendance comme les rois chrétiens à user des mêmes noms, ce qui ne facilite pas la compréhension des évènements; pour eux, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, ils passent leur temps à se défendre de leurs parents, de leurs proches et aussi à défendre leur territoire contre les chrétiens. et malgré cela, ils ont eu l'heureuse idée de faire ces monuments de l'archtecture, cette dentelle sur les murs de l'Alhmbra.

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18 décembre 2011

Tlemcen vue par les historiens à l'époque médiévale

Tlemcen en textes   Larbi BOUTEMEN  novembre 2011

 

 

Des historiens, des voyageurs ont écrits sur Tlemcen

 

El Bekri(1014-1094 )

"Tilimçan(Tlemcen) est une grande ville, entourée de murs  et située au pied d'une montagne, dont les bois sont d'essence de noyer; elle a cinq portes dont trois regardent le midi, savoir: la porte du Bain(bab el hamma), la porte de Oueheb(bab Oueheb) et la porte du Guichet(bab el Khoukha) (pêche), la porte d'el Acaba( la montée) regarde l'Orient et celle d'Abu Corra regarde l'Occident. On y trouve les ruines de plusieurs monuments anciens et les restes d'une population chrétienne qui s'est conservée jusqu'à nos jours. Il y a aussi une église qui est encore fréquentée par les chrétiens. Dans ces ruines, on découvre souvent des trésors cachés. Les anciens avaient amenés à Tlemcen l'eau de plusieurs sources appelées Lourit qui sont situées à six milles de distance.

Tlemcen, capitale du Maghreb central, possède des bazars, des mosquées, un djamé, des plantations d'arbres, et des ruisseaux qui font tourner plusieurs moulins et qui forment la rivière Stafcif. Siège de l'empire zénatien, rendez-vous des tribus berbères, Tlemcen est aussi un point de réunion pour les marchands de tous les pays. Mohammed fils de Soliman ibn Abdallah ibn Hacen ibn Ali ibn Abi Taleb(descendant du Prophète) de fixa dans cette ville. Son petit fils Abou l Aïch Eiça, fils d'Idris, fils de Mohamed ibn Soliman, bâtit Djeroua, ville dont il resta le seigneur et dans laquelle, il mourut. Tlemcen n'a jamais cessé d'être la demeure des hommes savants dans la loi et dans les traditions, des jurisconsultes connaissant par cœur les décisions légales fondées sur l'analogie et conformes au système de doctrine enseignée par Malek ibn Anès.

La Cala(ou château)Ibn El Djahel, située au midi de Tlemcen, est une place forte entourée d'arbres et de ruisseaux; elle touche à la montagne de Tarni(Tirmi), localité bien peuplée ainsi que toutes les montagnes qui s'étendent de là jusqu'à Tizil , ville bâtie à l'entrée du désert....

Au sud de Tlemcen, est un lieu de halte appelé Bab El Csar,  la porte du château, qui est dominée par la montagne appelée "ras el bhgal (la tête du mulet). La rivière Stafcif, qui sort du pied de cette montagne, va se décharger sur un vaste réservoir de construction antique où elle se précipite avec un fracas qui s'entend de très loin. Un conduit fait avec art, amène ces eaux jusqu'au lieu nommé "El Mihmaz"(l'éperon) puis à Oued el Hana, puis à "Djenan el Hadj"( le jardin du pélerin) d'où elles vont se jeter dans la rivière Isser. Celle ci déverse ses eaux dans la tafna, fleuve qui va passer par Arghoul et de jeter à la mer. Arghoul (Rahgoun) est le port de Tlemcen."

 

El Idrissi (1099-1164)

"Tlemcen est une ville très ancienne, entourée d'une forte muraille et divisée en deux quartiers, séparés l'un de l'autre par un mur. Son territoire est arrosé par une rivière qui vient d'aç-Cakhratain(les deux rochers), montagne où s'élève un fort qu'avait fait construire le Maçmoudi(Abdo'l-Moumin), antérieurement à la prise de Tlemcen, pour y résider pendant le siège. Cette rivière passe à l'est de la ville, fait tourner plusieurs  moulins et arrose les champs situés sur les bords. On trouve à Tlemcen  toutes choses en abondance et à bon marché, beaucoup de fruits et surtout de la viande excellente; on y fabrique des objets d'un débit facile, et on s'y livre avec succès au commerce; ses  habitants sont les plus riches du Maghreb, en exceptant ceux d'Aghmat et ceux de Fès".

 

El Fezari (1154) d'après Basset

On trouve dans la région la ville de Tlemcen(Tilimsan); elle est grande et possède des sources nombreuses et des eaux excellentes; elle est la capitale d'un royaume. On y fabrique toutes sortes de beaux tissus en laine, des étoffes douces comme de la soie, des abdar, des ih'ram de laine: on y trouve aussi des voiles pesant neuf oques; c'est encore là qu'on tire les tapis pour les selles des chevaux dans le Maghreb et l'Espagne; le froid y est vif: il neige en hiver; les céréales, les grains et les fruits y abondent. Les habitants ont un excellent renom; ils sont intelligents et lettrés.

"Au XVI ème siècle, un proverbe, attribué à Sid Ahmed ben Youssef, disait des Tlemcéniens:

"Gens au langage fleuri,

sanglés come l'étalon,

avares du bienfait

ce sont les gens de Tlemcen."

 

Abu Felda (1273-1331)

 "14° Telemsan (prononcer Telemsen, vulgairement Tremcen).

D'après ibn-Sayd, 14 degré 40 minutes de longitude et 33 degrés, 42 minutes de latitude.

Telemsan est une ville du Maghreb-alacsa, sur la limite du Maghreb-alaussath, et se trouve au commencement du quatrième climat. C'est une ville célèbre et entourée de murs. Sa situation est au pied d'une montagne: elle a treize portes, et son eau lui vient d'une source située à six milles de distance. Au dehors de la ville sont des ruisseaux et des arbres. Une rivière l'entoure au midi et à l'orient. Cette rivière reçoit à son embouchure les petits navires. Le territoire de Telemsan est magnifique et riche en produits. Telemsan a le rang de capitale; elle est défendue par plusieurs forteresses, et elle communique avec la mer par plusieurs ports, dont les principaux sont Honeyn et Oran. Honeyn se trouve en face d'Almeria en Espagne. Pour Oran, c'est une place fortifiée, pourvue d'eaux courantes, à quatre vingt milles de Telemsan.  Les rois de Telemsan sont les Benou-abd-Alouad, de la tribu berbère de Zenata. Au sud-ouest de Telemsan est la ville de Fès. Edrissi rapporte que de Telemsan à Tahert, il y a quatre  marches".

 

Al Abdery (1289 )

C'est à Tlemcen que je commençai la rédaction du présent itinéraire. Cependant, je ne le livrai au public qu'après avoir quitté cette ville et l'avoir soumis à mes professeurs au Caire ou dans d'autres cités. Mon Maître Zein EddineIbn Elmenir me fit l'honneur d'approuver les passages qu'il lut.

Enfin, nous arrivâmes à Tlemcen, cité que le malheur a écrasée, et où l'homme altéré ne trouverait pas de quoi apaiser sa soif... il y entra plus de mille pèlerins en même temps que nous; le roi ayant reçu leur visite, eut l'avarice de ne donner qu'un dinar par cent personnes; mais j'ai vu mieux que cela de la part de Mansour, prince de Mélikèche(Abu Saïd Othman fils de Yarmoracen 1283-1304). Une caravane composée d'une vingtaine de pèlerins, se présenta devant lui, au milieu du camp, et demanda  humblement la difa du soir. Le prince leur ayant souhaité la bienvenue en termes très affectueux , appela les gens de sa smala, et leur dit :"voici les hôtes que Dieu nous envoie; quel est celui d'entre vous en emmener un dans sa tente? ". Il répéta plusieurs fois cette invitation mais personne ne répondait, il tourna bride et disparut avec son goum.

Tlemcen est une grande ville, moitié en plaine, moitié en colline, d'un aspect charmant, coupée en deux parties qui sont séparées par un rempart; elle possède une  mosquée magnifique et très vaste; ses marchés sont très animés. Rien n'égale l'amabilité de ses habitants. Hors de la ville, et sur le versant supérieur de la montagne, se trouve El Eubbad: c'est le cimetière où sont enterrés les hommes vertueux et les marabouts. On y fait de fréquents pèlerinages. Le plus beau et le plus vénéré des mausolées qui y figurent, est celui du pieux, su saint Abu Médiène, l'unique de son temps. A côté s'élève un cloitre (mosquée) d'une architecture remarquable et qui est souvent visité. Des vignobles et des vergers forment une écharpe verdoyante autour de Tlemcen, dont les remparts ne manquent pas de solidité. A l'intérieur sont de beaux et de vastes établissements de bains : mais le mieux tenu, sous le rapport de la propreté, et par conséquent le plus fréquenté est celui qu'on appelle EL 'Alia. Il serait difficile d'en trouver un pareil. Cette ville en somme, est aussi belle à connaître qu'à voir...Ses édifices sont élevés mais ce sont des habitations sans habitants, des demeures dépeuplées et des logements complètement vides, à tel point qu'en la contemplant, on ne peut contenir ses pleurs et ses sanglots. Si un étranger y venait demander la difa, il n'y rencontrerait que la misère pour pâture;  et si un pauvre y descendait, elle ne lui offrirait pour vêtement qu'un linceul..

Quant à la science, il n'en reste plus aucune trace dans cette contrée et les fleuves de l'érudition sont taris".

 

Mohammed Abu Ras, (récits historiques de l'Afrique septentrionale)

"D'après le très docte Abou Ayane, prince des grammairiens, et régent des sept modes de lecture du Coran, narrateur d'anecdotes surprenantes et de faits historiques, poète, lexicologue et logicien remarquable, le Djidar, dont il est parlé dans le Coran, ne serait autre que le vieux Tlemcène situé autrefois à côté de Gadir. Il n'y aurait rien d'étonnant à cela, car les prodiges des prophètes sont bien plus merveilleux que celui de cette ville ayant subsisté à travers les âges.....

Ibn khaldoun accuse Abou Ayane de commettre une erreur en avançant  que le Djidar du livre-sacré est le Tlemcène de nos jours.

Le très docte El Makkari, dans son livre intitulé Nef Et T'ib dit que Tlemcène était une ville où florissait la civilisation. D'après cet auteur, l'étymologie de Tlemcène serait Telemm Sâne, ce qui signifierait: elle joint deux choses, le Tell et le Sahara. Aucun historien ne donne la date de sa fondation et le nom de son fondateur. Je n'ai pu, malgré de nombreuses recherches, arriver à aucun résultat à cet égard.

Les créateurs de cette cité furent les Benou Ifrène, antique tribu berbère, qui a produit des rois, des saints et des savants.

Le  kharijisme pénétra chez les Benou Ifrène dans le milieu du III ème siècle. Abou K'orra, l'un des chefs de cette hérésie, appartenait à cette tribu."

 

Marmol ( 1520 )

Luis del Marmol Carvajal est né à Grenade vers 1520. Il aime voyager.

Au coursde son périple, il est mis en captivité pendant 8 mois au Maroc, Tarudant, Tlemcen, Fès et Tunis, le Sahara, l'Egypte. Connaissant la langue arabe et africaine, il parcourt les œuvres arabes et africaines. Il écrit en 1657 une "description de l'Afrique en 12 volumes " .

"Dans le royaume de Trémécen, il y a quatre provinces; la première est celle de Trémécen, anciennement appelée Timifi, dont la capitale était Harefgol qui a été ruinée sur la côte et maintenant Tremecen ou Télemcen, comme les Africains l'appellent. La seconde est Tenez qui prend le nom de la capitale. La troisième Alger, nommée autrefois Césarée, du nom aussi de la capitale qui a été détruite sur la côte..la quatrième est Bugie dont la capitale a le même nom. Quelques un mettent cette province dans le royaume de Tunis mais nous la mettons dans celui de Trémécen, à l'exemple de Ptolémée et d'autres bons auteurs".

"Si nous consultons les histoires les plus éloignées de notre siècle, nous reconnaîtrons que la puissance des Gotz, des Carthaginois et des Romains n'a point surpassé la puissance des Arabes. Ces Barbares sortirent de leur pays sous la conduite de Mahomet, leur faux prophète."

 

 

Léon l'Africain( 1488-1548)

Le royaume de Télénsin..les latins l'appellent Caesaria et fut jadis sous l'empire des Romains; mais depuis qu'ils furent expulsés de l'Afrique, il retourna ès mains de ceux qui furent premièrement possesseurs, lesquels furent Béni-Habdulguad, famille du peuple de Maghrava,  et jouirent de cette seigneurie par l'espace de trois cents ans, jusqu'à temps qu'il y régna un grand prince, le nom duquel atoit Ghamrazen, fils de Zeïï en, fils de Ghamarazen. La seigneurie demeura entre les mains de ce dernier, mais ce ne fut sans être grandement par les rois de Fez molesté; c'est à savoir de ceux de la famille  de Marin,entre lesquels(comme en peuvent faire foi les histoires) il y en a eut dix qui, avec leur magnanimité et valeur des armes, s'emparèrent de ce royaume...

Le commencement de ce royaume, du côté d'occident, est un désert uni, mais fort aride et âpre, sans qu'il soit arrosé d'aucun ruisseau, fontaine, ni fleuve... il s'y trouve quantité de chevreuils, cerfs et autruches et y repaire continuellement une troupe de voleurs( à cause que c'est le chemin pour aller de Fez à Télensin), à grande difficulté que les marchands peuvent échapper de leurs mains, mêmement en hiver, en laquelle saison les arabes ayant reçu leurs paies, se partent pour s'acheminer en Numidie.

En ce désert y a grand nombre de pasteurs avec leurs troupeaux, qui servent le plus souvent aux lions de pâturage, qui dévorent aussi les personnes quand ils les peuvent aborder."......

 21 oct 2015.

Après "711, l'épopée andalouse" qui a été publié à Alger(éditions Alpha)en 2013, j'ai décrit le calvaire des Andalous exilés de l'Espagne dans "quand les Andalous ont été chassés de leur patrie" qui sera publié prochainement. 

 Je travaille depuis plus de neuf mois un ouvrage sur Grenade, peut être un ouvrage d'art, je suis en train d'amasser la documentation. J'avais commencé un autre travail, "ballades andalouses", où je comptais traiter plusieurs sujets: les corsaires, la Méditerrannée, le port d'Alger, les andalous avec Christophe Colomb, Grenade. Pour ne pas m'éparpiller, j'ai préféré me cantonner à Grenade car on ne connaît que ses monuments de façon futive et on  ignore son histoire. J'ai visité en famille, l'Alhambra en 1966 la première fois avec un guide espagnol. Notre groupe ne comprenait que 18 personnes, l'Alhambra était presque vide. Je suis sorti de là ébloui par tant de richesses. Je suis revenu faire des visites (vers 2012)dans ce site enchanteur qui ne l'était plus devant cette horde de touristes qui sont obligés de visiter à des heures précises. C'est une foule qui se déplace par vagues et qui parcourt au pas de charge la visite dirigée par un guide. Ce site est devenu la victime du commerce. Où est l'histoire de ces siècles lumineux, de ces artisans habiles qui ont habillé ces murs, où sont les agriculteurs qui ont introduit de nouvelles techniques, les artisans qui travaillaient la soie? La musique andalouse, les paroles des chansons reflète cette ambiance de fêtes, de plaisir.

 

 

 

 

16 décembre 2011

à la fin du manuscrit

je viens de mettre la dernière main à mon manuscrit "l'épopée andalouse" commencé il y a quelques années. Ce travail s'est prolongé car je découvrais grâce à Internet de nouveaux documents qui m'ont contraint à refaire ma copie; et même à cer instant, je me rends compte que l'ai oublié d'ajouter des traductions de textes arabes littéraires d'une haute tenue. 

l'histoire de l'Andalousie est longue puisqu'elle a duré près de huit siècles. elle est tronquée en ce sens que les historiens minimisent aussi bien les périodes de tolérance que l'apport scientifique et littéraire de l'Andalousie et du Maghreb. et puis il y a les arabes qui ne sont pas des arabes mais des berbères souvent. il faudrait qu'une chaire d'histoire crée plusieurs équipes chargées d'approfondir son histoire.

reste le problème de la documentation. la documentation arabe est éparpillée en Orient, au Maghreb et dans de nombreuses bibliothèques européennes surtout espagnoles. des particuliers(d'anciens cadis, des religieux), au Maghreb, au Mali possèdent encore des documents qu'ils gardent jalousement chez eux.

au bout de quelques années, l'art s'illustre dans la Grande Mosquée de Cordoue que les califes agrandiront pendant leur règne. Hakam II fera recouvrir de mosaïque le mihrab. A travers la construction de cette mosquée, on assiste à l'évolution  de l'art dans les chapiteaux, les arcs polylobés. le plafond de cette mosquée a été surélevé afin que les croyants venus faire la prière, ne se sentent pas écraser comme dans le cas de plafonds bas.

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